Giacometti, Alberto

Le peintre, sculpteur et artiste des arts graphiques Alberto Giacometti est l’un des artistes les plus importants du XXe siècle. Il a passé la majeure partie de sa vie d’artiste à Paris. Alors qu’il s’est d’abord intéressé aux idées surréalistes et cubistes, il s’est ensuite entièrement consacré aux « compositions avec personnages », créant des sculptures archaïques exposées dans les plus grands musées, et grâce auxquelles l’artiste est célèbre aujourd’hui.
 

Dans les années 40 et 50, les œuvres de Giacometti étaient considérées comme démodées comparées à celles d’artistes conceptuels comme Marcel Duchamp. Cela n’a toutefois pas empêché Giacometti de créer des œuvres extraordinaires malgré ses méthodes de travail traditionnelles. Il ne se contentait pas de copier la réalité, mais se battait contre les moyens sculpturaux traditionnels par une approche plus abstraite. Il semblerait que ce soit ce conflit en particulier qui ait donné à ses compositions de personnages leur expression unique. Il se concentrait sur les personnages humains et créait des corps élongés et fragiles, d’apparence faibles. Mais malgré cette apparence fragile, les corps sont bien fixés à leurs bases avec gravité et détermination. Giacometti traite de la futilité et de la détermination. Son style unique lui ont permis de créer, à partir de ces sujets difficiles, des formes qui attirent l’attention de celui qui contemple l’œuvre. Les surfaces sont pleines d’entailles qui créent, de par leur arrangement, un rythme qui guide notre regard le long du personnage. Il en émane un sentiment agréable d’acceptation, mais aussi ces moments où il ne paraît plus nécessaire de chercher des raisons à la misère, ni quelqu’un à blâmer. L’expression d’un temps d’arrêt qui est, aujourd’hui, plus pertinent que jamais. 
 

Pour évoquer ces sujets, Giacometti n’avait pas toujours besoin de créer une sculpture élaborée. Il les abordait aussi dans ses esquisses et estampes. Dans ses dessins, Giacometti s’attachait à la physicalité des objets et à leur phénoménologie dans l’espace. C’est à l’occasion d’une exposition en 1951 qu’il crée sa première estampe. La plus connue de ses séries de lithographies, « Paris sans fin », comprend 150 estampes publiées en 1969 à titre posthume.