Matta, Roberto

L’artiste sud-américain Roberto Matta était un architecte, sculpteur et peintre surréaliste. Il s’est rapidement fait connaître grâce à son unique association de surréalisme européen et d’expressionnisme abstrait sud-américain. En 1932, il achève ses études d’architecture à l’Université Catholique de Santiago et part pour Paris, où l’attend un travail à l’Atelier Le Corbusier. Pendant un voyage à Madrid, il est présenté au célèbre surréaliste Salvador Dali. Celui-ci l’encourage à montrer ses peintures si particulières à André Breton. En 1938, il s’envole pour New York, où il jouit rapidement d’un certain succès sur la scène artistique qui lui permet d’exposer dans la galerie de Julien Levy. Après quelques voyages, il s’installe finalement à Rome, où il travaillera notamment avec le surréaliste Fabius von Gugel.
 

Ses œuvres sont emplies d’une atmosphère fantastique. Elles explorent l’inconscient grâce à la technique de l’automatisme. Cette méthode a beaucoup été utilisée par les surréalistes, car elle permet de créer sans faire appel à la raison. C’est par ailleurs le plus souvent sans idée préconçue que Roberto Matta étalait sa première couche au pinceau sur la toile, pour laisser différentes formes apparaître d’elles-mêmes et diriger son pinceau. Il utilisait des couleurs fortes, pour retranscrire la beauté d’une perspective onirique. Des compositions intuitives apparaissaient, souvent à la plus grande surprise de Matta lui-même. Il était par ailleurs très intéressé par l’inconnu et travaillait beaucoup pour le plaisir de s’étonner.
 

Tout comme ses tableaux, les estampes de Matta sont des témoins de la vie et de l’histoire. Qu’il s’agisse d’aquatintes, de gravures à l’eau-forte, de lithographies ou de sérigraphies, le catalogue raisonné de Roberto Matta englobe un important spectre, où l’on voit encore et toujours apparaître paysages bizarres et étonnantes scènes de métamorphoses. Dans chacune de ses oeuvres, le monde prend une apparence extraordinaire et lumineuse. Grâce à des outils peu conventionnels, tels que des câbles, des éponges métalliques ou des couteaux, Matta a développé sa propre alchimie artistique. Le thème de la violence est souvent traité de façon symbolique dans ses perspectives tourbillonnantes et chaotiques. Des paysages explosifs se dessinent, des formes entrent en collision et semblent se désagréger.
 

Après de nombreuses années de succès, Roberto Matta, l’un des plus célèbres artistes chiliens, s’est éteint en 2002 à Rome à l’âge de 91 ans.